Lui-même ne sait combien de kilomètres il a parcouru en paddle. Depuis le 14 août, le Vergavillois Damien Bernard est parti à l'aventure, sur la Seille, la Moselle et le Rhin. Du Lindre à Rotterdam, qu'il a atteint le 1 er octobre, il a vécu une aventure incroyable, faite de rencontres mémorables et d'anecdotes improbables.
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Il est parti à l’aventure, avec pour seules armes son paddle et ses rames. Damien Bernard vient de parcourir des centaines de kilomètres sur la Seille, la Moselle et le Rhin. Alors qu’il vient de franchir la ligne d’arrivée à Rotterdam le jour de son anniversaire, il nous a raconté son périple.
Dans le genre vacances écolo, Damien Bernard a fait les choses en grand. Mais en très grand. Parti lundi 14 août de l’étang du Lindre, il vient d’atteindre Rotterdam. Une épopée bâtie sur les cours d’eau, en paddle (une planche et des rames), qui s’achève au bout d’un mois et demi.
« Au départ, je pensais en avoir pour trois semaines… », lâche en riant l’ancien parachutiste. « Mais sur la Moselle, il y avait autant de débit que dans une baignoire. »
Sur sa route, accompagné de ses mascottes Jack le croco et Wilson, le Vergavillois a vécu une véritable odyssée, à quelques heures de chez lui.
Face à cette embarcation hors du commun, les promeneurs qui l’ont aperçu ont été très souvent bienveillants. « Ça les intriguait. Il y a eu plein de rencontres magiques. À Marsal, le maire et sa femme m’ont offert le petit-déjeuner, près de Metz, un natif du Saulnois que je dois recontacter pour élaguer ses arbres, à Arnhem, une personne s’occupant d’une ONG pour les réfugiés… »
Et au Luxembourg, il a rencontré celle qu’il appelle « sa petite fée ». « Sa nièce m’a vu, elles sont venues me voir, et nous avons passé plusieurs soirées ensemble. » Sur les berges de la Moselle, Cupidon les a touchés en plein coeur.
Reste une question existentielle : pourquoi partir sur l’eau en paddle ?
« L’an passé, j’ai fait le trajet du Lindre à Metz sur l’eau. Les niveaux des rivières étaient bas, d’où le paddle… » Comme tout s’était bien passé, Damien Bernard a poussé le bouchon plus loin, beaucoup plus loin. De la Seille, à la Moselle puis au Rhin, il est parti à l’aventure, dormant à proximité des rivières, à même son paddle posé sur terre.
Être ingénieux
Côté intendance, face à ce très long voyage, l’ingéniosité du navigateur a payé. « J’ai bricolé mes rames pour qu’elles puissent tenir une bâche la nuit, s’amuse-t-il. Il faut que j’aille déposer un brevet. »
L’équipe baptisée GRT (groupe de ravitaillement et de soutien) a assuré plusieurs ravitaillements. « Et mes parents ont gardé mon chien. Sans l’aide de toutes ces personnes, je n’aurais pas pu partir. »
France, Luxembourg, Allemagne, Pays-Bas : Damien Bernard aura, en choisissant de réaliser ce voyage en paddle, vécu un dépaysement dès le départ de son périple. Pour son retour, il compte organiser « un pique-nique participatif » à l’étang du Lindre , là où tout a commencé. L’occasion de remercier toutes les personnes qui l’ont soutenu. Reste à fixer la date. Et à réfléchir au prochain périple sur les flots.
Hommage à Loïc Liber rescapé du terroriste Mohammed Merah
Au fil des arrêts, Damien Bernard n’a pas oublié Loïc Liber, seul militaire victime de Mohammed Merah encore en vie. Le Vergavillois l’avait rencontré quand il était engagé au 17e régiment du génie parachutiste, à Montauban. Damien était d’ailleurs ami avec une autre victime décédée, Abel Chennouf.
« Attention, je suis le même ‘’trou de balle’’ que tout le monde, je ne suis pas encore allé voir Loïc. Mais ça fait des années que l’association Canal de vie demande qu’il reçoive une médaille. Ça pourrait peut-être l’aider : il est tétraplégique depuis cet attentat. »
Sur les berges des rivières traversées, Damien Bernard a laissé des messages à son adresse. Des photos ont été envoyées à une personne qui lui rend visite. Et au retour, Damien a un projet : « Relancer la machine pour qu’il puisse enfin obtenir cette médaille. »