GINA FOLLY The Simple Life
57590, France
Sans se définir par un médium de prédilection, la pratique artistique de Gina Folly s’attache aux détails des conditions d’existence des humains, en observant l’organisation sociale contemporaine, les constructions intimes et publiques de la vie des individus. Des questionnements tels que comment se loger, comment se nourrir, comment vivre en couple, comment se faire du bien, etc, se manifestent dans les œuvres de l’artiste. Les pressions sociales, les injonctions indirectes par des subterfuges tels que la manipulation, la séduction au sein de l’environnement quotidien (publicité, législation, religion ou morale) apparaissent comme évidentes à l’artiste au sein de cet environnement. De ces observations résultent des formes artistiques tentant de refléter ces différents types de relations interhumaines dans leur environnement technique, avec les animaux, les produits de consommation ou leur niveau de vie. L’art de Gina Folly se situe au carrefour des relations sociales, économiques, politiques, interespèces et écologiques. Quelles soient artificielles ou authentiques, elle traite ces relations horizontalement, par le biais d’une approche douce, humoristique et subtilement critique, soulignant le besoin de douceur, de tendresse et d’amour des individus. Ces besoins virant parfois à l’obsession, au tragique et au drame, une fois pris dans les excès et la perte de repères de nos sociétés contemporaines.
Le vocabulaire esthétique de Gina Folly est plutôt simple, clair et minimal. L’utilisation systématique de matériaux facilement accessibles dans le commerce pourrait même permettre de le qualifier de « pauvre ». Mais cette sobriété n’a rien à voir avec les principes de l’Arte povera tant les matériaux choisis par Gina Folly sont typiques du monde post-industriel et post-fordiste actuel, incarnant l’accélération de l’économie et des échanges, la diffusion planétaire des produits, la globalisation et l’énergie nécessaire à sa survie. Rien n’apparait naturel ou spirituel (carton, métal, plexiglas, plastique, électricité) et tout évoque la matérialité contemporaine dans ce qu’elle a de plus courante et banale. Cette esthétique est « pauvre » parce qu’elle est celle de l’emballage des choses qui doivent circuler vite et loin à bas prix ; celle du métal de construction en kit, bon marché, pour s’équiper ; celle des matériaux accessibles partout permettant en outre, la construction spontanée type Do it yourself.
Ces choix esthétiques dépassent toutefois la froideur impersonnelle grâce à une sympathie de l’artiste pour les émotions individuelles ou collectives. Chaque sujet ou situation repéré dans le vécu par Gina Folly est traité à travers le prisme des relations humaines émotionnelles et sentimentales qu’il convoque. Qu’il s’agisse de ready made codés, de photographies ou de constructions sculpturales dont les matériaux ramènent à une certaine réalité, tout son art tend à visualiser les ressorts émotionnels et les humeurs qui s’en dégagent : autrement dit, visualiser la manière dont une société se construit émotionnellement à travers l’usage et la pratique des productions que celle-ci met à disposition. L’art de Gina Folly ne parle pas de luxe et de confort, mais de besoins essentiels, de problèmes domestiques, de ce qui concerne la vie de tout un chacun, dans une veine plutôt néoréaliste mais sans jamais céder au pathos....
Toutes les dates
- Du samedi 2 mars 2024 14:00 au dimanche 2 juin 2024 18:00
↳ mercredi, jeudi, vendredi, samedi & dimanche
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