Voici une communication de Maurice Rosart le découvreur du rayon vert de la cathédrale de Strasbourg donc nous avons parlé déjà à plusieurs reprises sur ce site.(https://www.juvelize.com/index.php/dernieres-infos/2769-le-rayon-vert-de-strasbourg)
Équinoxe du dimanche 20 mars 2022, le rayon vert de Strasbourg est attaqué.
Rapport du 21 mars après visite sur place.
Le rayon vert de Strasbourg, qui a été découvert il y a 50 ans cette année, est produit par les rayons du soleil traversant le pied gauche de Juda, ancêtre du Christ et fils de Jacob, un personnage du triforium méridional de la cathédrale.
Ce rayon est rendu possible par la nature du verre utilisé pour réaliser ce pied. Ce verre est transparent et de couleur verte, alors que les autres verres colorés sont seulement translucides. Le pied de Juda constitue ainsi ce qu’on appelle un « oculus » dans la façade sud de l’édifice
Le 20 mars, équinoxe de printemps 2022, le rayon devait se manifester sur le dais de pierre qui surplombe le Christ de la chaire, à 11h38 précises.
Malgré un soleil radieux sur la ville, il n’en fut rien. Les amateurs venus assister à la messe du dimanche, pour pouvoir admirer paisiblement le spectacle d’une rare beauté que nous offre le soleil en ce jour d’équinoxe, en furent pour leurs frais, et pour tout dire, fort marris d’avoir été abusés.
Ce qui s’est passé, c’est que le rayon a été occulté par une intervention malheureuse. Mais de qui ?
Pour intervenir sur le pied de Juda il faut accéder à la galerie du triforium, donc disposer du trousseau de clefs. Ces clefs sont confiées au Conseil de Fabrique de la Cathédrale.
L’intervenant est donc un membre du personnel ou un ecclésiastique. À moins que ce ne soit une entreprise extérieure intervenant sur ordre.
Une enquête à mener nous en dira plus, comme ce fut le cas déjà au printemps 1990 lors d’une précédente tentative de faire disparaître ce fameux rayon païen, mais aussi gênant pour l’Église.
Dans les faits, il semble bien que le pied de Juda, transparent à l’origine, soit maintenant devenu translucide comme ses voisins, faisant ainsi disparaître le rayon en supprimant l’oculus qui le créait.
Cet acte est un mauvais coup porté aux Strasbourgeois, à la Culture, à la Laïcité, aux Lumières. Il redonne force et vigueur à un obscurantisme religieux digne du Moyen-Âge et qui dénie aux individus le droit de ne pas croire en Dieu.
De plus, c’est ignorer le message annonciateur du rayon vert : « Le soleil passe par mon pied ».
Ce message est porté par l’attitude de Juda, voulue par l’architecte de l’œuvre Notre-Dame, Gustave Klotz. Il a dirigé les travaux de mise au point du vitrail, de sa conception à sa mise en place.
Pour l’Église d’Alsace, c’est tout bénéfice. Elle va pouvoir percevoir les droits d’entrer pour voir l’horloge sonner les douze coups de midi, sans se soucier d’une concurrence sur la chaire en période d’équinoxe et lorsque brille le soleil. Cette concurrence forcément « gratuite » était une « empêcheuse de percevoir des ronds ». Il fallait que ça cesse, quitte à commettre un « crime culturel ».
Pour la Ville de Strasbourg, c’est la perte d’une curiosité locale connue du monde entier, si l’on en croit les publications dans toutes les langues qu’on trouve sur le net.
Pour le grand public, croyants ou athées réunis dans une même admiration, c’est la disparition d’un évènement cosmique d’une rare beauté et d’une précision astronomique.
Il permettait de déterminer la date de Pâques à l’instar du dispositif qui a été mis en place dans la Tour des Vents au Vatican pour cette détermination.
Le 21/03/2022, Maurice Rosart