Devant un saignement de nez ou "épistaxis", la conduite à tenir dépend de la gravité des symptômes observés. Pour l’évaluer, on considère l’abondance du saignement et le contexte dans lequel il apparaît. Selon les cas, il faut alors contacter les services d’urgence ou réaliser soi-même quelques gestes simples.
Les gestes à faire soi-même
Vous pouvez traiter vous-même le saignement de nez à la maison s’il est sans gravité. Une épistaxis bénigne se reconnaît aux signes suivants :
- l'hémorragie (saignement) survient sans cause apparente, le plus souvent au niveau d’une seule narine ;
- l'écoulement de sang est peu abondant et se fait goutte à goutte ;
- votre état général est bon : vous ne remarquez aucun signe alarmant.
Dans ce cas, vous pouvez réaliser une compression pour arrêter le saignement :
- Mouchez-vous très doucement (et une seule fois) pour faire sortir les plus gros caillots de sang. Ils pourraient en effet vous empêcher d’appliquer correctement une pression sur votre nez.
- Asseyez-vous et penchez légèrement la tête vers l’avant, en regardant vers le sol et en respirant par la bouche. Si vous incliniez votre tête vers l’arrière, du sang pourrait entrer dans votre gorge et, si vous l’avaliez, vous pourriez avoir des nausées.
- Placez votre pouce et votre index juste sous la partie osseuse de votre nez, puis pincez vos narines. Maintenez ainsi la pression pendant 10 minutes (utilisez une montre pour bien respecter cette durée). Sachez que le temps normal de coagulation est d’au moins 7 minutes. C’est pourquoi il est important de ne pas interrompre la compression, même pour vérifier si le saignement a cessé.
- La plupart des saignements de nez s’arrêtent avec cette méthode. Toutefois, si vous saignez encore, répétez ce geste pendant 10 minutes.
- Vous pouvez aussi appliquer de la glace sur le milieu de votre visage, au-dessus du nez. Cela réduit le saignement en provoquant la constriction des vaisseaux sanguins (ils se resserrent sous l’effet du froid).
Une fois que vous avez cessé de saigner :
- essayez de ne pas vous moucher pendant au moins 12 heures, puis faites-le délicatement. Par ailleurs, toussez ou éternuez la bouche ouverte pour éviter un nouvel épisode de saignement nasal ;
- ne vous frottez pas le nez, ne tentez pas de nettoyer vos narines ou d’y insérer quoi que ce soit ;
- humidifiez l’air de votre maison pour empêcher la formation de croûtes nasales, et ne grattez pas celles qui peuvent se former ;
- si le saignement de nez a duré longtemps ou a été difficile à arrêter, surélevez votre tête pour dormir pendant les quelques jours suivants ;
- si vous prenez de l’acide acétylsalicylique ou tout autre anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), demandez conseil à votre médecin traitant : lui seul pourra vous dire si vous pouvez arrêter le traitement.
Les situations d’urgence
Si malgré les mesures de compression décrites ci-dessus le saignement persiste, consultez rapidement votre médecin traitant.
Vous devez appeler les services médicaux d’urgence si la personne présente l’un ou plusieurs de ces facteurs :
- un écoulement de sang important qui se fait par les deux narines et dans l’arrière-gorge ;
- un écoulement de sang associé à d'autres symptômes : pâleur, malaise, sueurs, pouls rapide, anxiété, agitation, battements rapides du cœur faisant craindre un état de choc, etc.. Cela peut être le cas chez une personne âgée à la santé fragile, souffrant par exemple d’une anémie chronique ou d’une maladie cardiovasculaire (ex. : angine de poitrine) ;
- un risque hémorragique du fait de troubles de la coagulation (hémophilie) ou de la prise d'un traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire ;
- un traumatisme grave (ex. : accident de la voie publique).
En attendant les secours, faites une compression pour diminuer le saignement, sauf en cas de traumatisme important de la face.