« Épiphanie » est un mot d'origine grecque, Ἐπιφάνεια (Epipháneia) qui signifie « manifestation » ou « apparition » du verbe φαίνω (phaínō), « se manifester, apparaître, être évident ».
L'utilisation du terme est antérieure au christianisme. Les « Épiphanes » sont, dans la culture grecque, les divinités qui apparaissent aux hommes, comme Zeus, Athéna, Hermès, Héra, Poséidon, Déméter, Héphaïstos, Aphrodite, Arès, Artémis, Hestia, Dionysos, Apollon…
L'Épiphanie est une fête chrétienne qui célèbre le Messie venu et incarné dans le monde et recevant la visite et l'hommage des rois mages. Elle a lieu le 6 janvier. Dans les pays où l'Épiphanie n'est pas un jour férié, elle peut se fêter le deuxième dimanche après Noël, c'est-à-dire le premier dimanche qui suit le 1er janvier.
La fête s'appelle aussi « Théophanie », qui signifie également la « manifestation de Dieu ».
La visite des mages est célébrée à la date du 6 janvier, jour de l'Épiphanie, symboliquement 12 jours après la Nativité. En France, toutefois, un indult papal décale cette fête au premier dimanche suivant le 1er janvier (donc le dimanche compris entre le 2 et le 8 janvier). Ce jour-là, dans plusieurs pays d'Europe, on partage la galette des rois :
- En Espagne, ce sont les rois mages qui apportent des cadeaux aux enfants.
- En Allemagne, en Alsace, aux Pays-Bas, en Flandre ou en Bohême, à l’Épiphanie, il est de coutume que les enfants de la paroisse, menés par trois enfants vêtus du costume des Rois Mages et coiffés d’une couronne, aillent en cortège à travers les rues du village. De maison en maison, ils donnaient un petit spectacle rappelant l'adoration des Mages devant le Christ Nouveau-Né en proposant leur protection aux habitants en échange de nourriture, de friandises ou de quelques pièces (de nos jours, il est fréquent qu'ils collectent des fonds pour les œuvres de la paroisse). Si leur demande est satisfaite, ils inscrivent « * C+M+B+ » ainsi que le millésime (par exemple, 20* C+M+B+11 pour 2011) au-dessus de la porte. Ces initiales peuvent être interprétées comme celles des Rois Mages (Caspar, Melchior et Balthasar), mais peuvent également être lues comme l'acrostiche de « Christus Mansionem Benedicat », « que Christ bénisse cette maison ». Malheur à celui qui refuse de faire un geste ! Il est bruyamment envoyé au diable, à grands coups de crécelles
- En Bohême, on les appelle « tri kralové », ce qui signifie : « Les trois rois ».
- En Flandre française. Les douze jours qui séparent Noël et l’Épiphanie sont encore marqués ici ou là de rites extrêmement populaires et séculaires. Ainsi, en Flandre française, la tournée des rois mages subsiste encore dans les campagnes environnant Bailleul et Steenvoorde (arrondissement d’Hazebrouck). Les trois rois représentent une très ancienne tradition : un groupe de trois personnes habillées en rois et portant une étoile, visite les maisons et fermes des villages en chantant un cantique. Les gens visités offrent alors un peu d'argent, à manger ou à boire aux rois. En effet, cette tradition était à l'origine effectuée par les plus démunis qui récoltaient ainsi un appoint pour les fêtes de Noël. Ce cantique annonce la naissance du Christ et décrit la courageuse route des rois vers la crèche. Le premier roi porte une étoile qu'il fait tourner, le second roi tient un bâton de pèlerin, le troisième roi joue la musique et les trois chantent à l'unisson. L'étoile est décorée afin d'obtenir un effet visuel original. Le bâton peut être accompagné d'une lanterne. Les instruments de musique utilisés à l'origine étaient le blaezeveer (arc sur lequel glisse un archet et où une vessie de porc sert de caisse de résonance) ou le rommelpot (tambour à friction). Avant de repartir pour une nouvelle destination, les rois saluent et remercient leur hôte en leur souhaitant une heureuse et saine nouvelle année : « een gelukkig en zalig nieuwjaer ».
- En Pologne, il existe également une tradition de chanteurs à l'étoile qu'on appelle « Kolednicy ».
- En Finlande, il existe également une tradition de chanteurs à l'étoile qu'on appelle Tiernapojat.
Le thème du quatrième roi mage
Le pasteur presbytérien américain Henry van Dyke, dans un de ses contes de Noël les plus connus, The Story of the Other Wise Man (« L'Histoire de l'autre Roi mage ») publié en 1892, raconte l'histoire d'un quatrième roi mage, Artaban de Médée, qui voulut apporter à l'enfant Jésus trois pierres précieuses. Il vendit tous ses biens, et prit la route. En chemin, il rencontra des nécessiteux, pour qui il sacrifia ses cadeaux. Il n'atteignit jamais la crèche, mais Jésus lui apparut plus tard : en ayant aidé des inconnus en détresse, il avait trouvé et aidé Jésus aussi bien que s'il était arrivé à Bethléem.
En 1962, l'allemand Edzard Schaper propose, dans son récit Der vierte Königun (Le quatrième Roi) l'histoire d'un petit roi d'origine russe qui, voyageant en solitaire et s'étant attardé sur le chemin, arrive 33 ans après la naissance de Jésus et assiste à la Crucifixion66.
S'inspirant de ces deux ouvrages, l'écrivain français Michel Tournier, dans son roman Gaspard, Melchior et Balthazar paru en 1980, donne sa version de l'histoire d'un quatrième mage, Taor, prince de Mangalore. Parti du sud de l'Inde pour découvrir la recette du « rahat loukoum à la pistache » en compagnie d'une grande suite et de cinq éléphants, il reste trentre-trois ans dans les mines de sel de Sodome et arrive Jérusalem au moment de l'Eucharistie68. Tournier en propose en 1983 une version pour enfants intitulée Les Rois mages.
La légende du quatrième roi mage a connu de nombreuses variantes depuis van Dyke, mais toutes, y compris celle de Tournier, ont en commun le thème de l'arrivée tardive et du salut trouvé au terme d'un échec apparent.
Le document d'ARTE
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Sources Wikipédia