Guy Môquet, 17 ans, est arrêté sur dénonciation parce qu'il distribuait clandestinement la propagande communiste. Bien qu'acquitté le 23 janvier 1941 par la 15e chambre correctionnelle de Paris qui décide de le placer en liberté surveillée, il tombe sous le coup d'un arrêté d'internement administratif qui le maintient en détention, et il est transféré successivement à la prison de la Santé à Paris, puis à la centrale de Clairvaux dans l'Aube, et enfin à partir du 16 mai 1941, au camp de Choisel à Châteaubriant en Loire-Inférieure ( Loire-Atlantique actuelle ), où il est détenu dans la baraque 10, la baraque des jeunes.
Après l'invasion de l'Union soviétique par la Wehrmacht en juin 1941, le PCF engage toutes ses forces dans la résistance à l'occupant nazi et appelle à la lutte armée.
À la suite de l'exécution par un jeune communiste le 20 octobre 1941 du lieutenant-colonel Fritz HOTZ, Feldkommandant de Nantes, Guy MÔQUET, malgré son jeune âge – il n'a que 17 ans – fait partie des otages, choisis à Nantes et à Châteaubriant avec le concours de l'administration française de Vichy, placée sous l'autorité du ministre français de l'Intérieur, Pierre PUCHEU.
Dans un ouvrage publié en 1997, Bernard LECORNU, à l'époque sous-préfet de Châteaubriant, et qui servit sur place – non sans une certaine ambiguité souligne l'historien Jean-Pierre AZÉMA – d'intermédiaire entre les autorités allemandes d'occupation et le ministère de l'Intérieur, souligne en particulier le rôle joué avec beaucoup de zèle par CHASSAGNE, un membre du cabinet du ministre PUCHEU, dans l'établissement de la liste des otages de Châteaubriant.
Les 27 otages, tous communistes, choisis parmi les détenus du camp de Choisel, sont fusillés le 22 octobre 1941 par les Allemands dans la carrière de la Sablière à Soudan, commune située à un kilomètre de Châteaubriant.
Durant tout le trajet dans les camions, les otages n'ont pas cessé de chanter L'Internationale, La Marseillaise et Le Chant du départ. Ils ont refusé qu'on leur bande les yeux, se sont placés d'eux-mêmes devant les poteaux d'exécution et ont crié avant chaque salve « Vive la France ».
Source : CANOPE : le réseau de création et d'accompagnement pédagogiques