Le 13 septembre 1515, se déroule une bataille où le tout jeune roi de France François 1er écrase les Suisses dans la plaine du Pô à Marignan
À l'aube du règne de François Ier, la bataille de Marignan, qui a duré deux jours, fait inhabituel pour cette époque, est devenue un symbole de la gloire du roi : dès la victoire, le récit de la bataille est publié et raconté sur la place publique ou lors des prêches à l'église.
Elle sert aussi à justifier une croisade imaginée par Léon X et que devait conduire François Ier (lors de leur entrevue en décembre 1515, le roi français abandonne la Pragmatique Sanction de Bourges, en échange le pape lui propose de mener une croisade héroïque). Dans le cadre de la préparation de cette croisade, est réécrit la geste de François Ier unique vainqueur à Marignan le jour symbolique de la Sainte-Croix, les alliés vénitiens disparaissant complètement du récit.
Cette image du roi chevalier se renouvelle en 1519 lorsque François Ier prétend à l'élection impériale. Après la défaite française de Pavie en 1525, des textes de propagande soulignent que la bataille de Pavie est insignifiante par rapport à celle de Marignan (« Tout est perdu, fors l'honneur »). À la fin de son règne, François Ier malade ne participe plus aux combats mais la propagande rappelle que sur les théâtres de bataille, François Ier est présent symboliquement tel le chef de guerre qu'il a été à Marignan.
La défaite des Suisses est un événement, car ceux-ci ont acquis, par leur discipline, une réputation d'invincibilité. Elle évoque un autre grand chef de l'Antiquité, Jules César