A la Révolution apparaît le nom Juvelize .
Le nom de Juvelize est durant cette période, dans bon nombre de documents, associé a Germain BONNEVAL régicide, qui vota la mort du roi.
Richard Bednarek, a qui nous devons cette étude historique du village, a longuement étudié la famille BONNEVAL et nous révèle les deux Germain BONNEVAL :
Germain BONNEVAL - Père (1705-1766)
Il est né en 1705 à Ogéviller. ( Village situé dans une petite plaine, sur la Verdurette et près de la route de Blâmont à Lunéville).
Selon le livre de Christian Pfister, il se maria deux fois; en fait il se maria trois fois avec :
1. Mlle Barbe BOURDON, âgée de 22 ans, comme lui, à Moncourt en Moselle, l'acte est daté du 11 mai 1727. ( il est donc né en 1705 ).
2. Élisabeth HELLUY qui lui donna huit enfants ( l'aîné est notre député régicide ), ils se sont mariés à Réchicourt le Château, l'acte est daté du 7 mai 1731.
3. Catherine CHENET, ils se sont mariés à Bourdonnay, l'acte est daté du 1er octobre 1748 ( ou 1749 ?); dont il eut encore cinq enfants. Elle est née en 1716 et est décédée à Juvelize le 14 avril 1801 âgée de 85 ans .
voir acte :
" Mairie de Juvelize Arrondissement communal de Château Salins Du vingt quatre germinal an neuf de la République Française ( 14 avril 1801 ) Acte de décès de Catherine Chenet décédée le vingt quatre germinal entre les neuf et dix heures du matin, rentière âgée de quatre-vingt-cinq ans, née à Lezey département de la Moselle, demeurant à Juvelize, veuve du deffunt Germain Bonneval. Sur la déclaration à moy prise par le citoyen Bonneval, rentié à Augéviller et Germain rentié à Moussey, parens à la déffunte qui ont été témoin du décès et ont signé Constaté par moy Martin Dessey, adjoint faisant fonction d'officier public d'Etat civil G Bonneval Germain B. Dessey "
Sur cet acte, signature de Germain BONNEVAL fils : "le régicide" !
Les trois femmes de Germain BONNEVAL sont toujours présentes à Juvelize.
- À l'extérieur de l'église sur le mur de la sacristie côté sud-est, on aperçoit les trois croix de forme différente portant les inscriptions suivantes dans un cartouche:
ARRETEZ + UN + MOMENT + PARENS &< AMIS + PRIEZ + POUR + LE + REPOS DE + NICOLAS + ET + JEAN + LES + BONNEVAL + ET + DE BARBE + BOURDON + &< + D'ELISABETH + HELLUY ET + DE + JANNE + ADMANT + EPOUSE + DE + BONNEVAL DECEDEE + LE + 11 + AVRIL + 1766 + AGEE + DE + 86 + ANS+ PRIEZ + AME + ET POUR + CELLE + DE + GERMAIN BONNEVAL + DECEDE + 16 + MARS +DE + LA + MEME ANNEE + PRIEZ
(Jeanne Admant est la femme de Jean Bonneval , ce sont les parents de Germain Bonneval père, qui serait mort la même année, en 1766, âgé de 61 ans)
- La paroisse possédait un Calvaire majestueux dans les champs ; calvaire érigé par une dame CHENET en 1784.
D'après les archives ce monument a été mis en pièces durant la Révolution française. Un abbé, Etienne BONNEVAL curé de Blanche Église et parent de la Fondatrice le fait reconstruire en 1806.
" On trouve su le territoire de Juvelize, un calvaire placé sur le chemin qui conduit à Marsal, avec deux statues fort bien conservées, ces statues en pierre représentent la Sainte Vierge et saint Jean. Le calvaire est dû à la piété de M. Bonneval, ancien curé de Blanche Église et à celle de Mme Bonneval sa sœur ancienne religieuse du couvent de Marsal ; mis en pièces pendant la terreur, il a été réparé en 1806 "
Il a été, ensuite, complètement détruit lors de la guerre de 1939-45.
Ce calvaire avait un point de vue remarquable ; il y avait, quatre ormes d'origine, presque bicentenaires, sciés pendant la période 1914-1918, car très abîmés, les ormes servaient à régler le tir des canons !
Des tilleuls ont été replantés - Monsieur Kugler se souvient encore quand les habitants du village allaient ramasser les fleurs des tilleuls pour en faire de la tisane - et ont définitivement disparu en 1944, lors de la terrible bataille de chars de Juvelize.
D'après les anciens, qui s'en souvenaient, il était assez grand - la croix du Christ était plus haute que les deux autres ; le Christ était le plus grand , les personnages - les évangélistes - avaient une hauteur d'un mètre quarante environ, finement travaillé.Il y avait une inscription en latin.
Il y avait trois marches pour accéder au calvaire. Malheureusement, on n'a pas de photographie !
C'est à l'emplacement de ce calvaire qu'à l'occasion du centenaire de Lourdes, on a décidé d'y ériger une grotte en 1958.
De cet ancien calvaire, quelques vestiges de personnages ont été récupérés, les maçons, qui ont construit la "grotte de Lourdes", ont mis en relief quelques débris de personnages, notamment trois têtes, une tête du Christ, une tête de la Vierge, le buste de l'apôtre St Jean ( d'après les têtes, les statues étaient en pierre d'un mètre cinquante de hauteur).
On a ainsi pu utiliser les débris et les pierres du mur d'enceinte du calvaire, ainsi que quelques restes de cimetière qui se trouvaient autour de l'église.
Au raz du sol, on a scellé la pierre du devant d'autel de l'ancien calvaire pour rappeler le souvenir de ce remarquable monument et qui porte l'inscription suivante..
CE CALVAIRE ERIGE EN 1784 PAR DAME CATHERINE CHENET VvE DE Mr GERMAIN BONNEVAL A ETE MIS EN PIECES DANS LA REVOLUTION RETABLI EN 1806 EN EXECUTION DU TESTAMENT DE LA DITE DAME PAR Mr BONNEVAL SON FILS CURE DE BLANCHE-EGLISE POUR RANIMER DANS LES CHRETIENS LA FOI EN JESUS CRUCIFIE
Il y avait une porte à double battant, ornée d'un " B " dont un des battants a subsisté jusqu'à nos jours. C'est l'actuelle porte.
Article et photos Richard Bednarek