Ven15Mai2020

Un jour, une balade : Le Palais de glace - Théâtre du Rond-Point

theat rond point 600Quand je pense que l'un de mes souvenirs de cet endroit est d'y avoir dessoudé une de mes lames de patins à glace et d'avoir pris une bûche mémorable, je me dis que je ne suis vraiment plus un "perdreau de l'année ! :Mais ça, c'est une autre histoire !

En sortant du Palais de la Découverte on est juste devant notre destination...

Aujourd'hui : Le Palais de glace - Théâtre du Rond-Point

En 1838, l'architecte Jacques Hittorff est chargé par Louis-Philippe de réaliser une rotonde dans le grand carré des Jeux des Champs-Élysées. Inaugurée en 1839, la rotonde d'Hittorff est intégrée aux bâtiments de l'Exposition universelle de 1855 puis détruite l'année suivante. Un nouveau panorama, nommé Panorama National, est alors construit par l'architecte Gabriel Davioud à l'angle de l'« avenue d'Antin » (actuelle avenue Franklin-D.-Roosevelt) et des Champs-Élysées. Connu également sous le nom de Panorama des Champs-Élysées, il est destiné à exposer les grandes batailles de l'Empire (Panorama de Sébastopol, de Solférino). Le peintre Jean-Charles Langlois (1789-1870) conserve la direction artistique de l'établissement, inauguré le 1er août 1860.

Le Palais de glace fut crée à l'emplacement du Panorama "Le Vengeur" en 1893. C'est l'une des premières patinoires créées à Paris, après le "Pôle Nord" de la rue de Clichy. Le Palais de Glace, situé au Rond point des Champs-Elysées fut aussi un lieu de spectacles et d'exposition. C'est là que s'installera en 1980 le "Théâtre du Rond-Point".

Des vingt arrondissements parisiens, le huitième est le moins industriel de tous.  Sur les quelque 3800 établissements "dangereux, insalubres ou incommodes" recensés par l'administration dans le Paris de 1895, seuls 22 sont situés dans cet arrondissement bourgeois et festif. Encore s’agit-il pour la plupart d’activités de type agricole (des "vacheries") ou artisanales (serrurerie, torréfaction de café…). Deux exceptions notables : une fabrique de liqueurs, rue de Ponthieu, et un atelier de réfrigération alimentant la patinoire du rond-point des Champs-Elysées.
theat rond point panorama

Ce dernier lieu existe toujours : il s’agit du théâtre du Rond-Point. Le bâtiment date de 1860. Il a été construit pour abriter un de ces « panoramas » en vogue à l’époque : de vastes peintures sur toile étaient accrochées aux murs d’une rotonde, donnant aux visiteurs l’impression de se trouver au cœur d’une bataille ou d’un paysage.

palais des glacesEn 1893, la mode des panoramas déclinant, la rotonde est transformée en Palais de glace. C’est l’une des premières patinoires ouvertes à Paris. "La plus vaste piste du monde pour patinage sur vraie glace", assure la publicité. "Une pastille de menthe monumentale, couverte de sciure de glace", dira plus tard Jean Cocteau.

Pour fabriquer cette glace, une petite usine frigorifique est installée en sous-sol. Trois compresseurs y sont actionnés par des moteurs à gaz, "la production de la vapeur au moyen de la houille étant complètement prohibée dans les Champs-Elysées", ainsi que l’indique Pierre Berthot, l’ingénieur en charge des travaux - pas question que la fumée du charbon ternisse l'éclat de la "plus belle avenue du monde"...
Les machines fonctionnent jour et nuit, pour fournir 2000 kilos de glace par heure. L’installation produit aussi l’électricité nécessaire à l’éclairage.

Patinoire, mais aussi salle de spectacles, le Palais de glace sera l’une des attractions les plus réputées de Paris pendant des décennies. Jusqu’aux années 1980, où Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud le métamorphosent à nouveau, pour en faire le théâtre qu’il est toujours.

En 1981, la compagnie de Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault doit quitter l'ancienne gare d'Orsay où doit être créé un musée et transporte la structure mobile et démontable qui avait été conçue au théâtre d'Orsay pour la remonter dans la nouvelle enceinte.

La rotonde, domaine municipal, est vidée et réaménagée par les architectes Biro et Fernier. Le Conseil général de Paris alloue à la troupe de théâtre un bail de vingt ans.

Le théâtre ouvre ses portes en mars 1981 avec un spectacle de Jean-Louis Barrault, L'Amour de l'amour, d'après des textes d'Apulée, La Fontaine et Molière.

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De 1981 à 1991 le théâtre du Rond-Point présente des œuvres contemporaines (Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Samuel Beckett, Yukio Mishima) ainsi que des spectacles traditionnels venus d'Extrême-Orient (Ramayana de Thaïlande, Opéra javanais, Musiques et danses tibétaines).

En 1991, le ministère de la Culture confie le Rond-Point à une association présidée par Robert Abirached et nomme Chérif Khaznadar à la direction du théâtre le 1er janvier 1992. Des travaux de rénovation et d'aménagement sont confiés à l'architecte Jean-Michel Wilmotte : aménagement d'un vaste hall d'entrée, d'une salle d'exposition, du restaurant, création d'une librairie.

Le Rond-Point/théâtre Renaud-Barrault héberge alors l'Académie expérimentale des théâtres, dirigée par Michelle Kokosowski et accueille une partie de la programmation de la Maison des cultures du monde et du Festival d'Automne de Paris.

En 1995, Marcel Maréchal prend la direction du Rond-Point. La grande salle est entièrement remodelée et redécorée. Elle prend le nom de salle Renaud-Barrault et compte 760 places. La petite salle devient salle Jean Vauthier, la salle d'exposition galerie Audiberti. La première saison s'ouvre avec la Trilogie de Paul Claudel : L'Otage, Le Pain dur, Le Père humilié et se poursuit avec Quoat-Quoat de Jacques Audiberti.

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En 1996-1997, sept spectacles sont présentés, parmi lesquels En attendant Godot de Samuel Beckett et la création de Les Enfants du paradis de Jacques Prévert. En 1998, Rêver peut-être de Jean-Claude Grumberg dans une mise en scène de Jean-Michel Ribes. En 2000-2001, la direction provisoire du théâtre est confiée à Philippe Buquet.

Depuis 2002, le théâtre est dirigé par Jean-Michel Ribes qui en a fait un haut lieu de la création contemporaine en s'engageant à ne produire et diffuser que des auteurs vivants. En décembre 2011 la présentation de la pièce Golgota picnic de Rodrigo Garcia suscite les protestations de militants catholiques traditionalistes qui manifestent devant le théâtre.

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Le théâtre du Rond-Point est un théâtre subventionné à parité par l'État à travers le ministère de la Culture et la Mairie de Paris. En 2014, il bénéficie de subventions de près de 4 millions d'euros dont une subvention d'exploitation de 1 960 000 euros HT de la part de la mairie de Paris. Pointé du doigt par des élus de droite pour ce montant élevé de subventions, Jean-Michel Ribes rappelle que le budget annuel de la SARL est néanmoins constitué de recettes propres pour 64 % (dont 48 % de billetterie et apports artistiques)4. Le restaurant du théâtre est fermé en 2016 après sa mise en faillite.

Depuis 2004, Stéphane Trapier collabore avec le Théâtre du Rond-Point dont il réalise toutes les affiches

Vents contraires

En mai 2010, Jean-Michel Ribes et Jean-Daniel Magnin lancent Ventscontraires.net, le premier média en ligne européen porté par un lieu culturel. L'idée de départ était de créer une 4e salle virtuelle où pourraient intervenir des artistes qu'on ne peut pas voir sur les scènes du Rond-Point (écrivains, dessinateurs, vidéastes…), dans l'esprit de subversion joyeuse qui anime ce théâtre.

En cinq ans, la revue collaborative du Théâtre du Rond-Point a réuni 400 chroniqueurs de France et d’ailleurs, ainsi que de nombreux artistes et personnalités programmés au Rond-Point qui y ont rapidement trouvé leur place. Depuis mai 2014, la revue a renforcé son travail éditorial en ouvrant chaque mois un dossier thématique qui pose une question de société à laquelle répondent les contributeurs de la revue et des spécialistes, philosophes, historiens, économistes, essayistes invités par la rédaction.

Meilleurs souvenirs du Rond-Point, vidéo album de Jean-Daniel Magnin

Quinze ans de Théâtre du Rond-Point racontés par ceux qui l'ont fait, avec des interviewes originales et des archives tirées de ventscontraires.net, la revue en ligne du Théâtre du Rond-Point.

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Pour en savoir plus sur Le Théâtre du Rond Point, cliquez sur le lien ci-dessous

logo palais 230

 

 

 

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